L'hôtel Windsor: le nid d’OVNi
OVNi au WindsoR
Lorsqu’on loue une chambre d’hôtel, on s’inscrit dans un espace-temps particulier. Espaces intimes d’un soir, d’une semaine, parfois des mois… on peut y être seul ou en amoureux, en famille, incognito, en vacances, pour le travail… ces espaces privés et paradoxalement partagés sont lieux de tous les possibles, du fantasme à l’ennui.
Mais au Windsor il y a plus, puisque chaque chambre est unique en soi. On n’entre pas seulement dans une chambre d’hôtel avec un lit, une salle de bain et une commode, on entre aussi dans un univers spécifique, dans un esprit, une œuvre d’art.
Comment faire vivre la physicalité et l’esprit de l’œuvre dans la chambre, tout en y laissant la place nécessaire à ses occupants successifs ?
C’est un travail de cohabitation. Il faut saisir les enjeux liés au déplacement, qui est propre aux voyageurs, ses plaisirs et ses contraintes.
Tout comme dans une chambre d’amis, on invite les autres chez soi, et pour cela on fait place aux autres. C’est une découverte de soi et un respect de l’autre.
OVNi se propose de renouveler encore la façon d’habiter les chambres du Windsor. C’est une nouvelle cohabitation, fugitive. Pendant trois jours, les chambres qui s’ouvrent aux visiteurs deviennent publiques, fragiles et généreuses. L’œuvre vidéo qui s’y installe est la star de l’événement, mais elle s’y installe aussi comme une vision dans un espace existant. C’est une nouvelle lecture des espaces, des œuvres, des esprits qui habitent les chambres du Windsor. Cela peut être un rêve, ou bien une provocation; cela peut être un dialogue, un ajout, une soustraction, une victime, un ami, un amant… tout est possible.
L’hôtel Windsor est un lieu hétérogène, comme un cabinet de curiosités ou on pourrait dire un cabinet d’hospitalités.
OVNi se pose au Windsor pendant trois jours et invite des amis, qui invitent des amis, qui invitent des amis.
Un peu comme un grand pic-nic. Car il nous semble important d’avoir la liberté de sortir de table.
Pauline Payen