A propos du WindsoR

A propos de l'Hôtel WindsoR

Le Windsor est une oasis cachée parmi les mirages de Nice. Les migrateurs viennent s’y reposer des agitations éoliennes. Cette oisellerie secrète a été imaginée par Bernard Redolfi. Certains de ses hôtes n’y font que passer, d’autres y refont Lascaux. Tintin traîne dans les couloirs à l’affût d’un tuyau sur le prochain invité. Raymond Hains y tenait salon. Les futuristes y donnèrent un banquet. Rien d’étonnant à ce que cette maison des singularités réinvente avec Odile Redolfi les lois de l’hospitalité artistique. Les écrans des chambres du désormais mythique Hôtel Windsor n’attendaient plus que les images tremblées qui vont les hanter.

Christian Bernard, Toulouse, 16 septembre 2015

L’Hôtel WindsoR fût bâti en 1896 par B. Pachiaudi, un architecte de l’école d’Eiffel. Sa façade en pierre de taille et la structure en fer du toit sont caractéristiques de ce mouvement d’architecture de la fin du XIXème siècle. Immeuble bourgeois à l’origine, il fut transformé en hôtel dès le début du XXème siècle. Inspiré par ses nombreux voyages en Asie et en Amérique Latine, Bernard Redolfi reprit l’hôtel dans les années soixante-dix et voulut créer une atmosphère différente, s’éloignant du style classique des hôtels d’alors.

Il installe un trône et un temple chinois qui donnent à l’hôtel une nouvelle tonalité. Il aménage le jardin autour d’une petite piscine, avec des essences exotiques qui confèrent au jardin une magie venue d’ailleurs. C’est Antoine Baudoin qui réalisera des fresques murales invitant aux rêves et aux voyages. Ainsi, une trentaine de chambres furent rénovées dans cet esprit dans les années 80. Au décès d’Antoine Baudoin, suite à un voyage à Gand en 1987 avec Christian Bernard, Bernard Redolfi-Strizzot s’inspira de l’exposition Chambres d’Amis de Jan Hoet et envisagea une nouvelle aventure pour le WindsoR en confiant une chambre à un artiste contemporain et en lui donnant carte blanche… C’est ainsi que naquit le projet de « chambres d’artistes ». Joël Ducorroy réalisera donc la première chambre au WindsoR en 1989, un vrai succès. Il continua avec Claude Rutault, établissant ainsi le lien avec l’exposition belge. Ensuite, chaque année, il confia la réalisation de nouvelles chambres à des artistes français ou étrangers. Chacune est le fruit d’une rencontre et même parfois d’une profonde amitié. Ainsi, Bernard constitua une collection d’installations permanentes, unique au monde regroupant de très grands noms de l’art contemporain (Raymons Hains, Claudio Parmiggiani, Felice Varini, Robert Barry…)

Depuis 2004, sa nièce Odile Redolfi dirige à son tour l’Hôtel WindsoR dans le même esprit et assure la continuité de la collection avec engagement. Une nouvelle chambre est réalisée chaque année (Mathieu Mercier, Cecile Bart, Choi Jeong Hwa…) ainsi que des œuvres dans les parties communes : Averia Camera dans le jardin par Cynthia Lemesle et JP Roubaud, La luna de Mauro Benetti qui se reflète dans la piscine, le parcours pour aveugles de Marcel Bataillard, Bar Barrit une installation de Nicolas Rubinstein dans le bar de l’hôtel… A côté de cela, une exposition est réalisée chaque année dans le hall. En 2016, c’est Noël Dolla qui investit le hall, 10 ans après avoir réalisé sa chambre.

Depuis quelques années, Odile constitue avec Pauline Payen une vidéothèque d’interviews d’artistes ayant fait une installation à l’hôtel, une quinzaine à ce jour, dont une avec Gottfried Honnegger, François Morellet et même Guy Rottier qui nous ont quittés récemment..

Soucieuse de préserver la position unique de l’hôtel Windsor dans le monde de l’art contemporain, Odile Redolfi a voulu concevoir un événement inédit à l’hôtel. Ainsi, 2015 a vu la création du festival OVNi, Objectif Vidéo Nice, parrainé par Christian Bernard, Directeur du Mamco Genève. 24 programmations d’art vidéo proposées par des centres d’art ont été présentées dans les chambres sur moniteur de télévision, sur grand écran, au sol ou au plafond. Un concept inédit, un médium original, une organisation collaborative… Un événement plébiscité par le public qui s’est étendu dans la ville avec 14 lieux participants dès la première année. OVNi 2016 a proposé une deuxième édition parrainée par Pascal Neveux, directeur du FRAC qui s’est étendue dans toute la ville avec 31 lieux d’art et de culture qui se sont joints au festival pour proposer leur propre programmation.